« Je ne me sens pas protégée à 100 % malgré tous leurs efforts, avoue Gloria Wasingya, étudiante de l’Institut Mangwa à Goma, dans l’est du Congo. Il n’est jamais facile de maintenir la distanciation sociale dans de petites salles et il est impossible de contrôler tous les camarades avec qui nous allons passer nos journées. Nous venons de différents milieux et il faut renforcer les mesures pour que nous nous sentions vraiment protégés. »
Selon l’OMS, la RDC a enregistré 25 144 cas confirmés et 700 morts au 24 février.
À Beni, dans le Nord-Kivu, l’année scolaire et universitaire a repris malgré la réémergence du virus Ebola.
Les élèves retournant en classe ont envahi les rues de Kinshasa, de Goma, de Bukavu et de Lubumbashi, mais dans les provinces agitées de l’est, l’insécurité généralisée entrave tous les efforts pour faire repartir le système éducatif. La réouverture des écoles et des universités y a coïncidé avec l’assassinat de Luca Attanasio, ambassadeur d’Italie en RDC, dans une tentative d’enlèvement ratée. Un représentant de l’ambassade, Vittorio Iacovacci, et un chauffeur du Programme alimentaire mondial au Congo, Mustapha Milambo, ont aussi été tués dans l’embuscade, qui intervient après des mois d’escalade de la violence.
Dans certaines zones, des groupes armés occupent par la force écoles et maisons, interdisent les activités scolaires et prennent d’assaut les centres médicaux, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
« L’UNHCR s’alarme des atrocités perpétrées par des groupes armés dans l’est du Congo, qui semblent s’inscrire dans une stratégie systématique visant à perturber la vie des civils, semer la peur et provoquer le chaos », a déclaré la semaine dernière à Genève Babar Baloch, porte-parole de l’organisation.
Toujours selon l’UNHCR, plus de 2 000 civils ont été tués en 2020 dans les trois provinces orientales (1 240 en Ituri, 590 dans le Nord-Kivu, 261 dans le Sud-Kivu), la majorité de ces morts étant attribuée à des groupes armés. En 2021, meurtres et enlèvements se sont poursuivis au Nord-Kivu dans des attaques visant aussi des civils déplacés.