Le 22 juillet, les commerces, les banques, les restaurants et les bars ont été autorisés à rouvrir, les transports publics remis en marche et les grands rassemblements tolérés. Le 3 août, ce sera au tour des écoles et des universités, suivies le 15 août par les aéroports, les ports, les frontières et les lieux de culte, a annoncé le président Félix Tshisekedi lors d’une allocution télévisée le 21 juillet.
La RDC a enregistré 8 720 cas d’infection, dont 201 morts, et le président appelle la population à continuer à observer les précautions de base, port du masque et lavage des mains.
Les résidents de Goma que j’ai côtoyés ces dernières semaines m’ont raconté à quel point la pandémie affectait leurs vies. Mais tandis que la population luttait pour sa survie économique, les autorités congolaises sont critiquées pour avoir réprimé des détracteurs pacifiques, des journalistes et des membres de partis d’opposition, en utilisant le prétexte de l’état d’urgence pandémique pour étouffer les protestations politiques.
« L’administration du président Félix Tshisekedi en RDC a sérieusement restreint les droits humains en 2020 », lit-on dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié cette semaine. « Des dizaines de personnes ayant critiqué les politiques du gouvernement, y compris sur les réseaux sociaux, ont fait l’objet d’intimidations et de menaces, de passages à tabac, d’arrestations et, dans certains cas, de poursuites judiciaires. »
Le même rapport inventorie les violents incidents ayant impliqué les forces de sécurité, dont la mort de manifestants protestant contre la nomination à la tête de la commission électorale d’un homme accusé d’avoir manipulé des votes à l’avantage de l’ancien président Joseph Kabila. Les attaques contre les journalistes et les détracteurs pacifiques sont « une atteinte à la démocratie », selon HRW, et le président Tshisekedi doit « cesser de recourir aux outils de répression de son prédécesseur ».