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Congo in Conversation
Province du Sud-Kivu, mars 2021. Une femme cherche l’or à la batée dans la mine D3 à Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac

La malédiction de l’or

parMoses Sawasawa
5 mai 2021
dans Environnement, Extraction minière, Politique et insécurité, Santé
Reading Time: 10 mins read

Province du Sud-Kivu, mars 2021. Une femme cherche l’or à la batée dans la mine D3 à Kamituga. © Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac

Les pentes boueuses des collines qui entourent la ville aurifère de Kamituga abritent des richesses inouïes et un terrible dénuement. Située dans la province du Sud-Kivu près des frontières du Rwanda et du Burundi, Kamituga est au cœur d’une zone de réserves minières estimées à 24 000 milliards de dollars.

Ce photo-reportage de Moses Sawasawa pour Congo in Conversation a été publié dans The Guardian sous le titre "Price of gold: DRC’s rich soil bears few riches for its miners".

Pourtant, le Congo a l’un des PIB par tête les plus faibles du monde et de petits mineurs artisanaux continuent à s’échiner dans des conditions périlleuses avec le maigre espoir d’assurer un peu plus que leur survie.

  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Une femme cherche l’or à la batée dans la mine D3 à Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Vue générale de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Une femme trie des pierres à la recherche d'or dans la mine D3 à Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Une orpailleuse dans une mine d’or de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Des enfants manient la pelle dans une mine d'or artisanale de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac

Province du Sud-Kivu, mars 2021. Des femmes et des enfants cherchent l’or à la batée dans la mine D3 à Kamituga. © Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac

Cette inégalité ancienne s’est encore creusée avec la pandémie de coronavirus, qui a fait grimper en août dernier le prix de l’or à des sommets inégalés : 2 048 $ (1 700 €) l’once (28,3 g). Dans le même temps, selon The Africa Report, les prix offerts sur le marché africain ont chuté, reflétant le déséquilibre dans la chaîne internationale d’approvisionnement qui exploite les travailleurs pauvres à la source de ces richesses. Des centaines de milliers d’habitants du Sud-Kivu, dont des femmes et des enfants, travaillent dans le secteur minier informel, principalement aurifère.

Le BGR (Institut fédéral allemand des géosciences et des ressources naturelles) évalue la production artisanale d’or en RDC entre 15 et 22 tonnes, pour une valeur annuelle comprise entre 543 et 812 millions de dollars.

Les orpailleurs courent des risques énormes pour extraire l’or : l’année dernière, 50 d’entre eux sont morts dans l’effondrement d’une mine à Kamituga. L’accès aux soins et à l’éducation des enfants est quasiment inexistant et les métaux lourds comme le mercure, utilisé pour séparer les particules d’or de la boue, empoisonnent les mineurs en polluant la nappe aquifère et la chaîne alimentaire. Comme l’essentiel de la population travaille dans les mines, il ne reste presque personne pour cultiver la terre, ce qui entraîne une explosion des prix alimentaires et une amplification de la malnutrition. La loi congolaise interdit le travail des enfants et l’UNICEF s’est efforcé d’éliminer cette pratique dans les communautés minières, mais on pouvait encore voir le mois dernier des enfants creuser dans le lit des rivières, avec un matériel basique et sans aucune protection.

  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Un enfant au travail dans une mine d'or artisanale de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Orpailleuse dans une mine d’or de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Une femme trie des pierres à la recherche d'or dans la mine D3 à Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
Province du Sud-Kivu, mars 2021. Des enfants et une femme au travail dans une mine d’or artisanale de Kamituga. 
© Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac

« Certains enfants triment dans les mines tous les jours, plusieurs heures d’affilée, a témoigné Idi Kyalondwana, membre d’une coopérative minière, sur France 24 en février. Certains descendent même dans des puits de plusieurs centaines de mètres et des tunnels pour extraire l’or sans aucune mesure de sécurité. C’est incroyablement dangereux, il y a souvent des effondrements. »

L’exploitation aurifère est aussi au centre d’un réseau de conflits emboîtés, son commerce dissimulant divers trafics illicites. Dans un rapport récent, « Intermédiaires : les négociants qui entravent les efforts de la RDC pour un or sans conflit », l’organisation canadienne IMPACT montre comment des opérateurs et des exportateurs enregistrés s’offrent un vernis légal en ne déclarant qu’un petit pourcentage de leurs exportations d’or, tout en empochant d’énormes profits et en échappant aux taxes réglementaires sur cette partie illégale de leur commerce. Ainsi, selon le même rapport, l’or congolais de contrebande entrant sur le marché légal international – et donc dans les circuits de consommation – est potentiellement lié à la criminalité, au blanchiment d’argent, à l’action de groupes armés et à des violations des droits humains.

La LBMA, le marché des lingots de Londres qui fait autorité dans le secteur des métaux précieux, a publié en novembre dernier des recommandations pour réduire le commerce illicite de l’or en RDC, mais rien n’a changé depuis des lustres.

Kamituga est une cité minière depuis la découverte d’importantes  quantités d’or dans les années 1920 et l’arrivée de grandes compagnies minières.

La SOMINKI (Société minière du Kivu) et la canadienne Banro, qui détient la principale concession minière de la ville, contrôlent l’essentiel des réserves aurifères du Sud-Kivu. En septembre 2019, Banro a suspendu ses opérations en raison des exactions des milices rebelles dans la province. La compagnie tolère traditionnellement l’exploitation artisanale et à petite échelle, mais a toujours découragé la mécanisation de cette extraction. 

Selon The Conversation, les terrassiers et porteurs gagnent entre 56 $ et 136 $ par mois, les travailleurs qualifiés (boiseurs, foreurs, machinistes) entre 116 $ et 180 $, les chefs d’équipe et directeurs techniques entre 172 $ et 412 $, les bons responsables de puits entre 764 $ et 1 670 $. Si les petits négociants empochent entre 200 $ et 400 $ mensuels, les grands en empilent plusieurs milliers. 

La majorité des mineurs sont des jeunes hommes, mais beaucoup de femmes se lancent dans l’extraction dans l’espoir d’obtenir de meilleurs revenus que dans l’agriculture. Selon la Banque mondiale, les orpailleuses congolaises souffrent de discriminations et d’entraves administratives, ce qui les force à céder leurs minerais à des intermédiaires. L’exclusion systématique et systémique relègue les femmes aux tâches les plus basses et les moins rémunératrices et les prive de tout pouvoir de négociation quant aux conditions de travail et aux salaires. Depuis 2006, les femmes se sont regroupées en associations et ont créé le RENAFEM, Réseau national des femmes dans les mines, qui a fait progresser la conscience de leurs droits juridiques et reproductifs. 

Les efforts pour assainir le secteur minier congolais et y instaurer une plus grande transparence ont enregistré de très modestes progrès dans un marché trouble qui enrichit des entreprises et des individus très éloignés des rivières et des collines boueuses de Kamituga. Tant qu’une volonté politique n’impulsera pas un véritable changement, les mineurs continueront à y trimer dans des conditions précaires, au bénéfice du petit nombre qui profite de l’un des sous-sols les plus riches de la Terre.

  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Une femme charge des sacs de sable contenant des particules d’or dans la mine D3 à Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Les outils artisanaux d’une mine de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Vue générale de mines et de cabanes d’orpailleurs à Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Des artisans orpailleurs cherchent l’or à la batée à Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. L’entrée effondrée d’un des périlleux puits de mine de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Orpailleur dans une mine d’or de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
  • Province du Sud-Kivu, mars 2021. Orpailleur dans une mine d’or de Kamituga. Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
Province du Sud-Kivu, mars 2021. [1] Une femme charge des sacs de sable contenant des particules d’or dans la mine D3 à Kamituga.
[2] Les outils artisanaux d’une mine de Kamituga. [3] Vue générale de mines et de cabanes d’orpailleurs à Kamituga. [4] Des artisans orpailleurs cherchent l’or à la batée à Kamituga. [5] L’entrée effondrée d’un des périlleux puits de mine de Kamituga. [6] & [7] Des artisans orpailleurs cherchent l’or à la batée à Kamituga. © Moses Sawasawa pour la Fondation Carmignac
Sujets: ConflitEducationEnvironnementOr
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Moses Sawasawa

Moses Sawasawa

Moses Sawasawa est un photographe indépendant basé à Goma, qui couvre les questions humanitaires, la culture, la santé et la vie quotidienne. Il est le cofondateur de Collectif Goma Oeil, qui promeut une représentation positive du Congo.

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