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Bukavu, est de la RDC, mai 2020. Le « sapeur » Anglebert Maurice Kakuja affiche son sens du style avec un masque fait maison. Les sapeurs tirent leur nom de l’acronyme de leur mouvement, la SAPE (Société des ambianceurs et des personnes élégantes). © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac

Les masques protègent de la police, et du coronavirus

parRaissa Karama RwizibukaetJustin Makangara
27 mai 2020
dans Santé
Reading Time: 7 mins read

Bukavu, est de la RDC, mai 2020. Le « sapeur » Anglebert Maurice Kakuja affiche son sens du style avec un masque fait maison. Les sapeurs tirent leur nom de l’acronyme de leur mouvement, la SAPE (Société des ambianceurs et des personnes élégantes). © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac

Désormais, le masque de protection est le signal visuel du contrat social passé entre individus et société pendant la flambée de Covid-19. Ce n’est que l’un des moyens non-pharmaceutiques pour réduire la propagation de l’infection, mais c’est le plus visible. Mais les masques, associés à la polarisation des ripostes politiques à la pandémie, peuvent aussi être source de conflits et de tensions. 

En RDC, les réglementations rendent le masque obligatoire en public. La population doit également respecter les mesures de distanciation sociale, le lavage de mains avant l’entrée dans la plupart des bâtiments, sans parler des couvre-feux et autres directives énoncées par les autorités locales et provinciales. Les contrevenants sont passibles d’amendes, voire pire.

  • Bukavu, est de la RDC, mai 2020. Un homme porte un masque réalisé avec des feuilles de bananier séchées. © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac
  • Bukavu, est de la RDC, 2020. Une femme porte un masque pour le marché. © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac
  • Bukavu, est de la RDC. Un homme porte un masque. © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac
  • Bukavu, est de la RDC. Un homme porte un masque. © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac
  • Bukavu, est de la RDC, mai 2020. Une femme porte un masque à l’envers. © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac
Bukavu, est de la RDC, mai 2020 © Raissa Karama Rwizibuka pour la Fondation Carmignac

La police nationale ayant une réputation bien établie d’intimidation, de corruption et d’usage excessif de la force, la plupart des Congolais ne lui font pas confiance. Depuis la mise en place des nouvelles réglementations, des images ont circulé sur Twitter, montrant des violences policières à Kinshasa et Goma. Dans une vidéo datée du 26 mars, on voit Sylvano Kasongo, chef de la police de la capitale, qui semble ordonner à l’un de ses hommes de tabasser un chauffeur de taxi pour avoir violé la règle du passager unique. L’agence Reuters rapporte qu’il leur a envoyé lui-même le document pour intimider les autres chauffeurs, accompagné de cette déclaration : « Les forces de police du Congo respectent les droits humains. »

Partout dans le monde, on commence à s’inquiéter que les forces de police se servent des contrôles de quarantaine pour punir et humilier les citoyens les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier ceux qui risquent de mourir de faim s’ils ne bravent pas le confinement pour trouver du travail. Ainsi, les experts des droits humains à l’ONU ont exhorté les gouvernements à s’assurer que leurs réponses à la pandémie étaient « proportionnées, nécessaires et non discriminatoires ».

Après une période de confusion et une série de faux-pas à l’arrivée du coronavirus en mars à Kinshasa, Human Rights Watch a appelé le gouvernement congolais à mettre en place un plan de communication solide pour gagner la confiance de sa population et mettre rapidement en place des mesures respectueuses des droits. « La survie de millions de personnes en dépend », a déclaré l’ONG internationale.

Kinshasa, RDC, mai 2020. Jules, conducteur de moto-taxi, porte un masque dans le quartier de Mbudi. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac
Kinshasa, RDC, mai 2020. Jules, conducteur de moto-taxi, porte un masque dans le quartier de Mbudi. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac

Depuis lors, les citadins congolais se sont habitués au masque protecteur, et les photos prises à Bukavu et Kinshasa en montrent beaucoup portant leur masque mais aussi d’autres, visage nu, le gardant à portée de main pour ne pas être harcelés ou rackettés par la police. D’autres encore, tel le sapeur Anglebert Maurice Kakuja, ont fait du masque un élément d’élégance vestimentaire, montrant ainsi la grande adaptabilité humaine à toutes les situations.

Les organisations internationales, les gouvernements et les organismes de lutte contre la corruption s’accordent pour considérer que celle-ci est immorale et constitue un obstacle majeur au développement. C’est vrai, bien sûr, mais la corruption n’en est pas moins profondément ancrée dans la vie de nombreux pays, dont la RDC. Selon un rapport du Journal of Contemporary African Studies de 2018, les policiers et les chauffeurs de taxi de Bukavu, par exemple, la considèrent comme une condition nécessaire à la survie. « Pour eux, dans un État dysfonctionnel et failli comme la RDC, la corruption est un système qui apporte la sécurité de l’emploi et un meilleur accès à l’alimentation, aux soins et à l’éducation », écrit l’auteur congolais du rapport, Ali Bitenga Alexandre. 

Ainsi, en portant nos masques, nous ne nous adaptons pas seulement à une nouvelle situation sanitaire, nous reconnaissons une réalité de la vie quotidienne au Congo.

  • Kinshasa, RDC, mai 2020. Fabrice, vendeur ambulant dans le quartier défavorisé de Camp Luka, lave son masque en tissu tous les soirs faute de pouvoir acheter des masques jetables. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac
  • Kinshasa, RDC, mai 2020. Dans la capitale, les réglementations sur le coronavirus imposent le port du masque en public, mais beaucoup de gens le portent incorrectement, juste pour ne pas être harcelés par la police. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac
  • Kinshasa, RDC, mai 2020. Un agent de sécurité prend la température d’un client à l’entrée d’un supermarché. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac
  • Kinshasa, RDC, mai 2020. Les masques et la distanciation sociale sont obligatoires dans les principaux supermarchés. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac
  • Kinshasa, RDC, mai 2020. Un policier congolais fait respecter la distanciation sociale et le port du masque dans un supermarché. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac
[1] Fabrice, vendeur ambulant dans le quartier défavorisé de Camp Luka, lave son masque en tissu tous les soirs faute de pouvoir acheter des masques jetables. [2] Dans la capitale, les réglementations sur le coronavirus imposent le port du masque en public, mais beaucoup de gens le portent incorrectement, juste pour ne pas être harcelés par la police. [3] Un agent de sécurité prend la température d’un client à l’entrée d’un supermarché. [4] Les masques et la distanciation sociale sont obligatoires dans les principaux supermarchés. [5] Un policier congolais fait respecter la distanciation sociale et le port du masque dans un supermarché. Kinshasa, RDC, mai 2020. © Justin Makangara pour la Fondation Carmignac
Sujets: CoronavirusDroits humainsLoiMasques
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Raissa Karama Rwizibuka

Raissa Karama Rwizibuka

Raissa Karama Rwizibuka est une photographe Congolaise évoluant à Bukavu dans la province du Sud-Kivu et contributrice pour le projet Kitoko Oyo de Focus Congo. Elle est âgée de 23 ans. La nature, l’art et la diversité culturelle sont ses passions. Elle voudrait montrer une autre image de la jeunesse africaine et congolaise grâce à la photographie.

Justin Makangara

Justin Makangara

Justin Makangara est un photojournaliste et blogueur indépendant basé à Kinshasa. A travers ses reportages, il se concentre sur des sujets peu médiatisés tels que la justice, la politique, la musique et la vie quotidienne. Il est membre de l'AJPD (Base de Données des Photojournalistes Africains) et boursier de l'académie VII.

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